GRATALOUP - CIEL ET TERRE
2015 - DRAGONNIER DORÉ
195 cm x 114 cm
Technique mixte sur toile
Pour les adultes
Pour les enfants
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Très inspiré par les images spectaculaires transmises en 2014 par la sonde Hubble de la nasa, Grataloup va entreprendre une recherche sur l’origine et l’évolution de l’univers. C’est ainsi que va naître la série « Cosmogonie », créée entre 2014 et 2015 dans le grand atelier de sa maison à Chevreuse. Entre aurores boréales, voies lactées et éclipses solaires, une cinquantaine de toiles, dont les « Dragonniers bleu et or » vont naître de l’imagination du peintre.
Des Palmiers de la Villa Médicis, où il fut pensionnaire en 1970 lors de son Prix de Rome, en passant par les multiples déclinaisons graphiques et d’art urbain d’un petit arbre d’origine japonaise, planté dans les années 80 aux abords de sa maison en Seine et Marne, jusqu’aux pommiers de son jardin à Chevreuse, les arbres, tous les arbres, ont toujours fasciné le peintre.
Assis devant ses toiles dans son atelier, feuilletant un des multiples magazines ou ouvrages documentaires, source de son intarissable créativité, il va découvrir un arbre extraordinaire, le dragonnier de Socotra. Non loin du golfe d’Aden, en mer d’Arabie, se trouve l’île de Socotra. Classée depuis 2008 au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est parfois surnommée « Galápagos de l’océan indien » ; un clin d’œil à la faune et la flore extrêmement riches et originales qu’elle abrite. Le dragonnier de Socotra, qui peut mesurer jusqu’à 12 mètres, présente un feuillage persistant qui pousse de façon insolite. Les feuilles ne se développent qu’à l’extrémité des branches les plus jeunes et pointent vers le ciel, formant une couronne qui semble reposer sur les bras emmêlés de l’arbre. Etrange silhouette, posée entre ciel et terre, elle n’a pu échapper à l’œil du peintre.
Perdus entre Ciel et Terre, les « Dragonniers bleu et or » érigent leur calice de feuilles vers la voûte céleste.
L’ensemble des deux dragonniers, proposés à travers cette première exposition au musée GRATALOUP, caractérise tout-à-fait le travail du peintre et plus particulièrement cette technique picturale, n’appartenant qu’à lui, développée à partir des années 70, lors de son séjour en Italie à la Villa Médicis.
A partir d’un dessin, réalisé très souvent sur le motif, ou d’après une photo, comme c’est le cas pour ces dragonniers, GRATALOUP va alors le lacérer pour en obtenir une matrice. On peut parfaitement distinguer ces lacérations sur la partie basse du dragonnier doré, ainsi que sur le tronc et la couronne de l’arbre.
Une fois la matrice réalisée, tel l’enfant frottant une pièce d’un euro pour en faire ressortir le dessin sur un papier, il va effectuer de multiples frottages, avec des craies pastel de différentes couleurs, sur des papiers techniques dits « neutres ».
Ces papiers sont ensuite marouflés sur des toiles, donnant ainsi naissance à une série.
Le dragonnier bleu en est ainsi issu. On retrouve très visiblement le graphisme initial de la matrice du dragonnier doré.
A travers ces deux toiles, œuvres majeures de la série « Cosmogonie », mais également à travers les deux autres de cette même série, présentées à l’extrémité gauche du mur, les « Galaxies noires I & II », on retrouve l’utilisation des matières, caractéristique majeure de sa technique picturale : le sable, sculpté à la colle directement sur la toile ; l’acrylique, déposé à la sortie du tube ou projetée au pistolet à peinture ; les feuilles d’or ou d’argent déposées sur les matrices à la mixtion à doré.
GRATALOUP dira à propos de cette série :
"Le grand horloger a bien fait le monde. Il nous a donné la nuit pour nous permettre de savoir que nous ne sommes pas seuls. Dans cet univers où tout est fait pour rencontrer l’incomparable beauté hors limites, c’est pour retrouver une échelle humaine que j’ai planté mes dragonniers au milieu des étoiles."